I. Défendre les droits des associations, c’est défendre la cohésion sociale
Educative, émancipatrice, créatrice, innovatrice, mobilisatrice, médiatrice, réparatrice, intégratrice, humaniste mais parfois dérangeante et contestataire, la vie associative, au delà des discours, ne fait pas toujours l’unanimité. Le mouvement associatif régional souhaite donc réaffirmer ses droits et appeler tous les démocrates à les défendre pour promouvoir dans notre République un réel équilibre des pouvoirs.
1 – LE DROIT D’EXISTER ET DE S’EXPRIMER LIBREMENT
- La loi de 1901 a fait la preuve de sa pertinence. Elle ne doit pas être modifiée et doit être respectée.
- Le droit d’association, tel qu’il fonctionne en France depuis 100 ans, peut servir de référence pour une citoyenneté européenne et universelle.
2 – LE DROIT A LA RECONNAISSANCE, AU SOUTIEN ET A LA DIVERSITE
- Toute association est légitime, lorsque son objet est licite et sa gestion démocratique.
- Les associations alimentent la démocratie participative qui émane des citoyens et de leurs organisations. Elles puisent leur légitimité dans l’engagement collectif, l’intérêt porté à l’espace public, leur contribution active à la vie de la Cité et dans la qualité de leurs apports au bien public. Cette légitimité ne doit pas être contestée.
- Les associations, dans leur diversité, servent le plus souvent l’intérêt général par la mobilisation sociale qu’elles représentent.
- Expression même d’une société ouverte, libre, contradictoire et pluraliste, la vie associative est indispensable en soi. Espace d’apprentissage, lieu de passage des préoccupations individuelles aux préoccupations collectives puis universelles, créatrice de cultures et de richesses qui ne sont pas que matérielles, elle mérite d’être reconnue d’abord pour ce qu’elle est avant même qu’on la soutienne pour ce qu’elle fait.
3 – LE DROIT A L’INDEPENDANCE
- L’indépendance est une valeur fortement revendiquée par les associations. Qu’elles refusent les soutiens publics ou qu’elles souhaitent interagir avec l’action publique, leurs choix doivent être respectés.
- Elles souhaitent être entendues lorsqu’elles aspirent
– à développer avec leurs financeurs des relations de partenariat et non d’assujettissement,
– à ne pas être considérées comme de simples instruments des politiques publiques,
– à générer et à porter librement, hors de toute pression politique, leurs propres projets.
4 – LE DROIT DE PARTICIPER A L’ACTION PUBLIQUE
Des associations de plus en plus nombreuses s’investissent dans tous les aspects de l’action publique. Leurs fonctions d’interpellation, d’appui, de laboratoire d’idées et d’actions nouvelles sont complémentaires de l’action des pouvoirs publics et utiles à l’atteinte de leurs objectifs. Leur rôle ne doit être ni redouté, ni nié, ni négligé mais au contraire valorisé et considéré.
5 – LE DROIT A LA DIFFERENCE
- Les organisations non lucratives, dont les associations, ne doivent pas être assimilées aux autres entreprises ou cantonnées sur le seul terrain des publics et des demandes insolvables. Leurs spécificités sociales et citoyennes doivent être prises en compte en matière de concurrence, de marchés publics ou de fiscalité.
- La vie associative est diverse, disparate et contradictoire par nature. Son foisonnement génère sans cesse de nouvelles demandes. Si toutes ne sont pas recevables, toutes contribuent au débat public. Elles méritent pour le moins de s’exprimer et d’être écoutées.
II. Les associations ont des devoirs :
développer la vie associative leur incombe en premier lieu
Plus les associations aspirent à nourrir la démocratie, plus elles doivent être rigoureuses sur la qualité et le sens de leurs projets, de leur fonctionnement, de leurs activités. Le haut niveau d’exigence qu’elles manifestent légitimement envers l’action des pouvoirs publics doit s’imposer également à elles-mêmes. La citoyenneté dont elles se réclament impose des devoirs :
LE DEVOIR DE RESPECTER LA LOI DE 1901
S’imposent à toutes les associations le respect ou l’évolution concertée de l’objet social, le fonctionnement démocratique régulier de leurs instances, l’application des règles statutaires, la transparence des comptes, la gestion désintéressée et l’information aux adhérents.
LE DEVOIR DE RESPONSABILITE
Il appartient au mouvement associatif, par le biais de ses réseaux, coordinations, unions et fédérations de se doter d’instruments de lecture et d’autocontrôle. Il doit accompagner et valoriser ses membres, organiser la communication entre eux, écouter et porter loyalement leur parole, apporter des appuis techniques et méthodologiques, essaimer, mutualiser des services. Il doit isoler les associations ne respectant pas les critères de démocratie, de légalité, de transparence, ou abusant du statut pour poursuivre des visées sectaires, mercantiles ou para-administratives.
1 – LE DEVOIR DE RESPECTER LA LOI DE 1901
S’imposent à toutes les associations le respect ou l’évolution concertée de l’objet social, le fonctionnement démocratique régulier de leurs instances, l’application des règles statutaires, la transparence des comptes, la gestion désintéressée et l’information aux adhérents.
2 – LE DEVOIR DE RESPONSABILITE
- Il appartient au mouvement associatif, par le biais de ses réseaux, coordinations, unions et fédérations de se doter d’instruments de lecture et d’autocontrôle.
- Il doit accompagner et valoriser ses membres, organiser la communication entre eux, écouter et porter loyalement leur parole, apporter des appuis techniques et méthodologiques, essaimer, mutualiser des services.
- Il doit isoler les associations ne respectant pas les critères de démocratie, de légalité, de transparence, ou abusant du statut pour poursuivre des visées sectaires, mercantiles ou para-administratives.
3 – LE DEVOIR DE PROMOUVOIR ET DE VALORISER LE BENEVOLAT ET LE VOLONTARIAT
- La vie associative vaut en particulier par sa capacité à mobiliser des bénévoles : toute association doit s’ouvrir à eux, les former, leur confier des responsabilités, leur proposer des tâches adaptées à leur disponibilité, leurs compétences, leurs motivations ainsi que des espaces d’expression et de valorisation.
- Harmoniser les interventions des salariés et des bénévoles est un autre défi pour les associations.
- Le volontariat en France, en Europe et au niveau international doit être développé comme un puissant vecteur de citoyenneté et d’échanges.
- La contribution économique et financière que représente l’action des bénévoles doit pouvoir être valorisée dans les comptes des associations.
- Les revendications statutaires des bénévoles et des volontaires doivent être soutenues.
4 – LE DEVOIR DE PROMOUVOIR L’EMPLOI ET LE MANAGEMENT ASSOCIATIFS
- Les employeurs de l’économie sociale, associatifs en particulier, doivent davantage faire valoir le poids de leur secteur en matière d’emploi ainsi que leur impact et leurs spécificités économiques.
- Ils doivent poursuivre leur organisation en partenaires sociaux autonomes
- Ils doivent développer à l’intérieur de leurs organisations des formes de management participatif conformes à leurs valeurs et impliquant les bénévoles, les salariés, les usagers.
- Ils conquérront d’autant mieux ainsi, dans les négociations collectives et auprès des pouvoirs publics français et européens, la reconnaissance institutionnelle qui leur fait encore trop souvent défaut.
5 – LE DEVOIR DE PROMOUVOIR L’ EGAL ACCÈS DES FEMMES ET DES HOMMES AUX RESPONSABILITÉS ASSOCIATIVES
III. Les engagements des pouvoirs publics vis à vis des associations
Le premier devoir est le respect des projets associatifs, ce qui n’empêche pas :
1 – LE DROIT DE DECIDER ET LE DEVOIR DE RESPECTER SES ENGAGEMENTS
Les pouvoirs publics fondent leur légitimité sur la démocratie de nos institutions et le suffrage universel. Ils assument la responsabilité de leurs choix devant les électeurs. Ils ont donc toute légitimité pour orienter les politiques publiques, arbitrer les débats et prendre les décisions qui engagent l’action publique et lui allouent des moyens, au nom de l’intérêt général. Ce droit ne doit pas leur être contesté mais, au regard de la vie associative, leurs décisions doivent s’inscrire dans la concertation et le respect des accords conventionnels passés.
2 – LE DROIT DE PRIVILEGIER DES ORIENTATIONS POLITIQUES, DES PRIORITES D’INTER-VENTION, LE DEVOIR D’APPELER LES ASSOCIATIONS A Y CONTRIBUER
Les pouvoirs publics doivent se montrer attentifs à l’évolution de la demande sociale et ouverts aux propositions des associations. Des moyens doivent être constamment disponibles pour des expérimentations et des innovations. Il est toutefois légitime qu’ils déduisent de leur écoute du terrain, de leurs engagements politiques et de leur concertation interne des priorités d’intervention thématiques, géographiques ou méthodologiques. Celles-ci doivent être affichées, argumentées et transparentes. Les associations doivent être sollicitées pour contribuer, si elles le souhaitent, à leur mise en œuvre.